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  • Jérémie Bigorie, CLASSICA

"Et si sa botte secrète était la mélancolie ? On aime la nostalgie d'Automne à Varsovie...."

On ne s'attaque pas aux Études des Ligeti sans un travail technique approfondi ni une réflexion sur la manière dont ce corpus s'inscrit dans une tradition, de Chopin à Bartók, de la géométrie fractale aux fausses perspectives d'Escher, les doigts du pianiste ligetien doivent être les vecteurs de cec influences, comme ceux du pianiste lisztien l'étaient de Dante et de Raphael. Captée en la petite salle de la Philharmonie du Luxembourg, Cathy Krier semble avoir retenu surtout la dimension motorique et implacable dans son déroulement du piano méchanique de Nancarrow, qu'elle tempère cependant par un son charnu. Elle se montre économe en pédale mais ausssi trop souvent en termes d'articulation et d'accentuation: les différents plans des études rapides et virtuoses (la redoutable Colonne infinie) passent par pertes et profits.

Et si sa botte secrète était la mélancolie? On aime la nostalgie d'Automne à Varsovie, le doux balancement d'En suspens qu'on croirait échappé de quelques Valses nobles et sentimentales, et les sonorités évanescentes de Cordes à vide. Cathy Krier négocie bien les complémentarités d'écriture entre les deux mains (accords et croches) de Fanfares et flirte à plaisir avec le timbre du marimba dans Fém, (...)

CLASSICAL 12/2021



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